dimanche 29 juillet 2012

enfin partis......que du bonheur !!!

Voila enfin quelques nouvelles il faut dire que nous rattrapons tout le temps perdu ces 5 premiers mois Nous naviguons donc , pour aller d’un point a un autre mais aussi pour le plaisir d’envoyer la toile, de gonfler nos voiles.

Après mes pépins de santé qui m’ont mis à terre un mois entier, après avoir été choyée par ma famille, entourée d’amour et regonflée à bloc, nous sommes partis vers les iles du nord. Nous ne sommes pas remonté très haut vu l’avancé de la saison, mais nous avons quand même eu le temps de faire , la Dominique, puis les saintes, marie galante ou nous sommes allé 5 fois au moins,  et la Guadeloupe. Deux mois de bonheur absolu, nous sommes maintenant calé, les automatismes sont pris, chacun sait ce qu’il a à faire, nous connaissons aujourd’hui beaucoup mieux le bateau , nous connaissons ses qualités et ses limites, ce qu’il peut nous donner et ce qu’il ne pourra pas, nous naviguons donc et apprivoisons la mer, cet élément magique, ou il n’y a pas de place pour l’excitation, pas de place pour la connerie, nous apprenons l’humilité, c’est elle qui décide, pas la peine de la combattre , pas de passage en force…….. tout comme une femme , non ?

Nous voila donc pret pour le départ, petit passage rapide à Saint Anne Martinique, Le temps d’un coucher de soleil et pour bichonner un peu la coque de notre gros pépère, lui gratouiller un peu le ventre ,  lui ôter sa barbe  et les coquillages qui le ralentisse. Tout comme mon capitaine crevette, qui,  tous les dimanches, le jour du seigneur, ôte lui aussi sa barbe……….




Nous sommes mi mai, capitaine crevette et «  littlewing «  sont tout propre tout frais, rasé de près, tout rajeuni (décidément j’aime beaucoup le jour du seigneur !!), les deux amours de ma vie  sont à bord,  nous partons ….ENFIN . Nous prévoyons deux jours pour remonter Jusqu’au nord de la Martinique. Première journée épouvantable, Il pleut des hallebardes, visibilité zéro, Olivier qui n’est pas encore remis du décalage horaire et pas amariné du tout est vert, on pioche aux Anses pour passer la nuit, avant qu'il ne rende l'âme !!
Le lendemain le beau temps revenu, nous repartons vers saint pierre. Journée splendide, nous profitons de la mer. Tout d’un coup, nous apercevons un geyser. Le temps s’arrête, il est là,  tout près, à 3 mètres de nous, 20 tonnes de graisse et de muscle, deux fois la taille du bateau, il nage parallèle a nous ….. Un cachalot.  On écarquille les yeux, une pur magie, on se scrute, on s’observe, il nous accompagne, lui aussi nous regarde, c’est sûr.  Zut, mon appareil photo est en bas, tant pis pour les images, je profite de cet instant , cette rencontre incroyable, le temps est suspendu… puis il plonge, sa queue sort de l’eau, majestueuse, puis s’enfonce dans la mer, il disparait. Plus personne ne parle … prolonger l’émotion … et imprimer à jamais cette image : la rencontre de l’homme et du géant des mers.
Quelques heures plus tard, le volcan se révèle, nous sommes à Saint Pierre .Petit village niché au pied de la montagne pelé, ce volcan  qui rentra en éruption en 1902, et  tua 30 000 personnes.



 
Image typique aux Antilles, on vit dans une case en taule parfois, mais la terrasse sert à protéger la voiture !!!













Le soir , la montagne rougeoie, le ciel nous offre toute sa palette de couleur,


J’adore ce moment, ou Le ciel et la mer se confondent




Le lendemain matin, nous entrons dans le canal de Dominique, les dauphins sont avec nous, ils jouent a la proue du bateau.








Nous avançons bien, la belle et sauvage Dominique se rapproche rapidement, nous allons à Portsmouth, dans le nord de l’ile, nous y resterons 4 jours. J’ai vraiment un attachement particulier pour cette ile. L’atmosphère qui y règne est très particulière ; certain l’appelle « l’ile des rasta ». Au premier abord, elle semble presque inhospitalière. La première  vision que l’on a en rentrant dans la baie, ce sont  les différents paquebots échoués et rejetés violemment sur la plage, témoignage du passage des cyclones successifs.





Terre primitive aux reliefs tourmentés, couverts d’une cathédrale de verdure, d’où jaillissent fumerolles et cascades, alimentant des lacs d’eau fraiche et bouillonnante, la Dominique se découvre de l’intérieur. On y trouve également la dernière communauté d’indiens caraïbes, les premiers habitants de l’ile, ils sont environ 3000, regroupés dans une réserve de 2000 hectares sur la côte au vent. Les dominicains et les caraïbes ne se mêlent pas, dans tout le sens du terme, chacun a son territoire, gardé farouchement, on peut lire dans leurs yeux toute la fierté de n’avoir jamais connu l’esclavage.
En rentrant dans la baie, tout comme à sainte Lucie et saint Vincent, nous sommes attendus par le comité d’accueil qui nous propose fruits, légumes, poissons, visites…






La forêt est dense, presque inquiétante, une luminosité étrange, Un vrai décor de pirate des caraïbes !!



Des racines de palétuvier réellement, mais dans ce sens, moi j’y vois aussi une drôle de créature sorti tout droit du film, non ?










un gout de paradis perdu ......on se prend à rêver....











les roses de porcelaines sauvages, la perfection absolue !!!!! 

Dans le village, c’est une tout autre ambiance,








pas d'eau courante dans les cases,  1 point d'eau pour tout un quartier, les femmes y lave leur linge, leur cheveux, les enfants jouent, les potins vont bon train, on se raconte que l'on a vu le fils du voisin embrasser la fille d'un cousin...... comme dans tous les villages du monde !!!!


l'ile est pauvre, mais .....





















La vraie richesse de l’ile ce sont eux, les enfants, la richesse du monde.

Ce soir c’est reggae night, ce sera notre dernière soirée, endiablée, on dit au revoir aux potes, on partage un dernier rhum sur la plage, une dernière partie de pêche, ils sons tous la pour nous saluer, les pieds dans le sable, face a la mer, on s’embrasse, on se pleure,  demain, nous remontons vers les saintes


















On dit que tout ce qui croise aux petites Antilles, se retrouve un jour ou l’autre aux Saintes. La rade est splendide c’est vrai, mais l’archipel a perdu de son authenticité et mis a part les fonds sous marin, elle n’a plus grand intérêt à mes yeux. Il est temps pour nous de partir, direction la Guadeloupe.
Premier arrêt à l’ilet gosier :





Nous sommes tout seul, devant notre petit caillou, 1.50m d’eau turquoise sous la coque, seul comme des robinsons, avec les poules, les frégates et les pélicans comme seule compagnie.















 le phare nous protege,



La sensation d'être seul au monde, mais est ce vraiment le cas ?
en y regardant de plus près:






Comme quoi, sous les tropiques, il faut se méfier, on a vite fait de se prendre un coup de lune, un coup d’soleil, ou  un coup de rhum, ….un coup de bambou quoi !!!

Au petit matin, je sens qu’il y a de l’énervement dans l’air, les pêcheurs sont là, les pélicans les suivent de près,

1ere étape, on nourrit les bêtes, puis après seulement on lâche les casiers.




Une fois l’opération terminée, tout ce petit monde rentre au bercail



 Merveilleuse complicité entre l'homme et l'animal.



A sainte Anne, je retrouve ce village que j’aime tant, cette lumière si particulière dans le lagon, les amis que je retrouve régulièrement, au fils de mes visites, et la vie reprend comme si rien ne nous avait jamais séparé.le mouillage est rouleur, rien n’est fait pour accueillir les voiliers, le ponton est délabré, mais peu importe, l’amitié est là.


Arrivée sur Saint Anne, on est dans la passe, la caille (la barrière de corail est très proche).On surf sur la vague, et hop on est dans le lagon







Voila, nous y sommes, mais qui donc a vidé son flacon d’harpic wc dans l’eau ?!?!

Le ponton ou nous devons chaque jour nous accrocher tant bien que mal, une chaine a l’avant, un grappin à l’arrière, l’eau jusqu'à la taille, ça n’a l’air de rien, mais quand on rentre à 2h du mat, je vous jure que c’est moins drôle !Capitaine crevette se dévoue gentiment, dépose son moussaillon de femme qui ne veux pas se mouiller les pieds plus que nécessaire , et se jette à l’eau pour achever la procédure, au bas mot, 20 mn !!Ensuite, il faut : dans l’ordre : quitter son short, se mettre tout nu, faire rire la moitié des habitants du village, grappiner l’annexe, ressortir de l’eau trempé comme une soupe, remettre les vêtements sec, et enfin, aller boire un ti punch pour se remettre de nos émotions !!!

Pendant ce temps, Jacob chante,





il chante a tue tête, pas très juste à vrai dire mais il y met tout son cœur, toute la journée il gratte la corde de sa guitare et s’époumone, il parle d’amour et d’amitié, de fraternité, il ne demande jamais rien, et il raconte, à qui veux bien l’entendre , tout son plaisir de vivre. Mais personne n’écoute Jacob,






Alors Jacob chante pour les  arbres






il chante pour la mer


il chante pour les femmes



Puis il nous montre son plus joli sourire

Et  il lève ses deux doigts,



J’adore !! Peace mon ami,  bonne route Jacob..Nous on part pour Marie Galante..

 Contrairement aux saintes, Marie Galante est restée très authentique, c’est l’ile aux 70 moulins .plus  ou moins en ruines, l’ile du rhum et des coupeurs de canne. Paisible et accueillante. Nous avons adoré, y sommes retourné 5 fois, Nous y avons été adopté.



Des endroits désert pour passer la nuit






les joueurs de domino


















Voila pour le décor, mais l’essentiel n’est pas là,





Tout est là, dans les yeux de cet homme, dans sa joie de nous voir, dans le plaisir qu’il a eu à nous expliquer comment il taille chaque brin pour construire une case solide..






Tout est la !! dans les yeux de cette femme, qui m’arrête sur la route, pour me dire que je suis jolie, qui me caresse doucement la joue, qui me parle de sa vie, de son mari qui a plus de 70 ans s’épuise encore a couper la canne  , et de son fils perdu en métropole, qui ne veux plus rentrer au pays, toute sa tristesse se lit dans son regard, je la trouve belle, je le lui dit..





Une vie toute simple ; trois bouts de planche, trois tôles mal peintes, un peu de couleur, et l’océan pour seul ami.  Une petite porte ouverte sur le bonheur.. Peut être que leur vie n’est pas si différente que celle que nous avons choisi,…. les dés sont t’ils  jetés par le génie ?