samedi 25 février 2012




nous sommes toujours en Martinique. grrrrrrrrrrr. mais nos problèmes de papiers se résolvent doucement,(nous venons de recevoir , après 3 mois d'attente, ce fameux certificat qui confirme notre nationalité française ( gloups !!), il n'est délivré qu'une seule fois dans une vie, au prix de maints et maints documents attestants de notre filiation: extrait de naissance de nous deux, puis celui des parents, et des grands parents..... un vrai supplice que cette attente du passeport magique qui nous permet d'obtenir notre renouvellement du pavillon belge , puisque notre voilier est belge.

autre excellente nouvelle, nous nous sommes enfin séparé de cheval fougueux, vous savez notre annexe increvable, certes, mais instable au possible , qui nous a mis a la baille plus d'une fois, et nous a fait passer quelques nuits blanches à rincer le moteur..!! donc adieu vieux canasson de fer, inutile de te dire que nous ne verserons pas une seule larme. Je vous présente donc notre fringante nouvelle annexe, une petite ponette de 3 m , avec des cuisses dodues à souhaits, une douceur, que dis-je un rêve de confort et de stabilité. Voila pour  la ponette :

Bon, les présentations étant faites, tout ceci ne nous empêche pas de naviguer : sur notre bateau en Martinique , et sur celui des autres pour les iles ex britanniques devenues indépendantes: Dominique, sainte Lucie , saint Vincent entre autres.( les autres ex colonies britanniques sont saint kitts et nevis au nord de l'arc antillais, Antigua et Barbuda au nord de la Guadeloupe, grenade et Barbade au sud.). Toutes ces iles sont devenues états indépendants entre 1966 et 1983, et sont chacones un cas d'èspèce mais sont souvent très pauvres. L'accès à la manne touristique est donc un critère d'importance. A chaque fin de navigation, nous sommes donc réceptionné par un comité d'accueil, d'abord pour la prise de corps mort c'est à dire la boule sur lequel notre bateau sera attaché, puis se succède multiple petites visites, pour une cloppe, une bière, un rhum, plusieurs rhum en fait, pour tout vous dire, deux bouteilles entières en deux jours !!!! du bon vieux rhum a 55 ou 60 degré ! ...Notre comité d'accueil a sainte Lucie s'appel Johnny be good, il n'est plus tout jeune, roublard comme pas deux, comédien au possible, imbibé de rhum comme il se doit, mais adorable ……a la hauteur des présents et billets qu'il reçoit .parce que, tout s'achète, tout se vend, y compris les jeunes filles du village , pas forcement majeur bien sur ! Johny be good , ou be Bad, comme on voudra , régente son petit monde, nourri sa famille et un partie du village, ce qu'il ne possède plus physiquement, il l'a mis dans la force des « relations ship », on est toujours reçu a coup de grandes effusions sentimentales, et va y que je te serre dans les bras comme si on ne s'était pas vu depuis 1 an, et vas y que j'en profite pour te frôler la fesse, et « You are mon papa » par ci , et « you are my sister «  par là, les yeux embués par l'émotion , et merci papa pour le lait pour maman, les tee shirt pour mes sœurs, et surtout le rhum pour moi . « Au fait papa, tu as pas un petit billet qui traine, non, pas les dollars caraïbes, non, des bon vieux euro de chez vous ». Ça c'est la petite phrase du soir ! Celle du matin c'est :

Papa, tu ne devinera jamais ce qu'il m'est arrivé hier soir , il y avait tant de houle, la mer a renversé mon canote, je me suis retrouvé a l'eau, j'y ai tout perdu , surtout mon portefeuille avec tes euro dedans, mais tu sais papa, heureusement, j'ai sauvé ma vie !! oh fait, tu n'a plus ces petits billets ? tu sais ? les petits bleu !! voila pour le comité d'accueil, toutes ces petites formalités prennent bien deux heures au minimum, une demi nuit au maximum !!

nous sommes donc descendu en divers occasions vers sainte Lucie, visiter la partie que nous ne connaissions pas , puis nous avons convoyé un bateau de 44 pieds de saint Vincent vers la Martinique. Ces deux dernières nav ont été magiques. Aucun moyen de transport n'apporte autant de sentiment de liberté absolue que le bateau.

Nous voila donc en route donc pour Sainte Lucie avec notre pote Christophe sur son magnifique catamaran.

Pour la petite histoire, Sainte Lucie ou Santa Lucia a été découverte par Christophe Colomb en 1502, comme la Martinique, lors de son 4eme voyage.

Jusqu'au milieu du 17eme siècle, les caraïbes restèrent maitres de leur ile, repoussant toute tentative de colonisation. En 1639, ils massacrent une colonie anglaise puis en 1660, ils acceptèrent un traité avec les Français. A partir de cette époque, les combats entre Français et Anglais furent incessants et l'ile changea plus de 14 fois de mains.

Santa Lucia redevient une dernière fois française a la suite du traité d'Amiens en 1802, mais après les guerres napoléoniennes, elle devint définitivement britannique en 1814, mais l'ile conserve l'empreinte de la présence française par de nombreux noms de lieux et surtout par son patois proche du créole.

Après une longue période coloniale, marquée par le déclin des culture suite à l'abolition de l'esclavage, santa Lucia devint état associé du Commonwealth en 1967 et indépendante en 1979.

La population est essentiellement d'origine africaine avec un certain métissage.

Les ressources principales de l'ile restent encore l'agriculture malgré les efforts timides d'industrialisation. la culture de la canne à sucre à été remplacée pour une grande partie par la banane, le cacao, la noix de coco et les agrumes.



Notre dernière navigation nous avait amenée à Rodney Bay dans le nord de l'ile, Cette fois ci, nous partons pour Marigot bay, plus à l'ouest, jusqu'aux pitons, véritables pains de sucre volcaniques et emblème national.





Outre les fameux Fridays Night, ces folles nuits du vendredi ou touristes et danseurs locaux se mêlent en des zouks endiablés, dans une chaude et bruyante ambiance, Le charme de Santa Lucia tient avant tout à ses montagnes spectaculaires, ses fonds marins et ses petits villages authentiques.

En route pour le canal de sainte Lucie sur ce super cata. Quelques images pour vous donner une idée :


                                            un détail de la voile






Apres 6 heures de navigation, nous arrivons a marigot bay





Nous passons la nuit dans cette petite enclave, bien protégée par les cocotiers après bien sûr les formalités d'usage : la clairance. A chaque sortie des eaux territoriales, nous devons signaler notre départ, et notre destination . Arrivé a Marigot bay, nous devons donc enregistrer notre arrivée , passage donc a la douane, puis a l'immigration moyennant quelques dollars caraïbes.




Le lendemain matin, nous partons pour la baie des cochons , nous y serons réceptionné par notre comité d'accueil préféré : Johnny be good , « papa, oh mon papa, tu es de retour !!! « , on se congratule , un ti punch, une tite cloppe, puis encore un ti punch….. encore une demi nuit !! je vous présente Johnny be good


Nous en profitons pour faire un petit carénage maison, c'est-à-dire un petit grattage de coque, parce que aux Antilles, on se retrouve vite avec des guirlandes sous la coque, si on traine un peu trop, c'est quasiment du corail qui pousse sous votre bateau, certain récit nous disent avoir hébergé crabes, coquillages divers, bref, beaucoup de végétaux et de minéraux qui bloquent souvent le speedo et ralentissent inévitablement le bateau. Donc petit nettoyage. c'est plutôt pas désagréable !!, on enfile les bouteilles, on se muni de spatules, et hop, on saute a l'eau. D'un coup, je sens quelques chose qui me pique le derrière, ……non !!!, je rêve !!!…..je suis entrain de me faire butiner les fesses par des mini crevettes !!, les sergents major arrivent pour participer au festin,…c'est la curée. tout ceci fini dans un grand eclat de rire !


Encore une nuit







Encore un matin





Nous partons a canaries, le village de Johnny be good, qui tient absolument a présenter sa maman !!nous découvrons une baie splendide, au pied d'une falaise magnifique, sculpté par le vent et le ruissèlement de l'eau, des cathédrales de pierres se sont dessinées,…. juste magique !









Ce pourrait tout a fait être un village d'Afrique, un village du Sénégal, la même ambiance, la même odeur, les même scènes de vie, les enfants jouant sur le ponton de ravitaillement, à gauche, la pièce centrale du village, celle qui accueil les débats publiques et surtout la télévision, les barques des pécheurs sur la grève, …… tout y est !



Nous passons la nuit au pied de la falaise, nous partons le lendemain.



J'en profite pour faire mon premier pain, une miche magnifique, dont je suis tres fier. Certe je me suis un peu trompé dans le dosage, on s'est donc retrouvé avec une miche de deux kilo, une mie bien dense, bref, un étouffe chrétien !! mais, quelle splendeur !!!!








Puis on se prépare a reprendre la mer pour le retour, on prépare le bateau, les garcons font les verifications d'usage. Pendant ce temps, j'assiste à la peche traditionnelle . Je me poste devant le catamaran, mon appareil photo autour du cou, toujours le même, celui que mon ami m'a donné, pretextant qu'il était vieux, et puis lourd !!....................il ne sait pas vraiment le plaisir qu'il m'a fait ce jours là, ce cadeau incroyable, qui m'accompagne dans tous mes voyages , c'est comme le petit message publicitaire : «  un inconnu vous offre des fleurs et tout s'illumine », moi il m'a offert cet appareil…………… je le bichonne, lui nettoie sa lentille, je peste parfois parcequ'il déclenche un peu tard, et puis parfois il me renvoie une image pas tres nette, mais je l'aime, autant que celui qui me l'a offert, …………………..merci mon copain, merci mon francois, tu me manques, n'en doute pas !!

Je suis donc , stoique, a l'avant de ce majestueux catamaran. Mes trois mousquetaires ont jetés le filet au pied de la falaise.





Comme un grand lasso , ils referment tout doucement le filet pour y concentrer les poissons, puis tous se jettent a l'eau, à l'exterieur du filet. Je ne comprend pas tout de suite, pourquoi crient ils tant ? et puis , ils frappent l'eau !!! et de nouveau ils gesticulent, et hurlent dans leurs tuba, la tete sous l'eau . Bon, soit ils sont devenus fou a voir tant de poissons dans le filet , soit c'est le rhum !! le petit décollage du matin comme ils disent est parfois redoutable !!, mais, va savoir !!……


Et puis je comprend, ils effraient les poissons , les encerclent pour qu'ils se jettent dans le centre du filet. Quand tout le monde est là, la boucle se referme, puis on remonte les filets .










Oh, ai-je bien vu ? n'ai-je pas la berlue ? je zoom, ……







Je vérifie !! …… je zoom encore,






Et là, messieur, je vous invite a détourner les yeux, vous risqueriez d'en être jaloux !! Merci encore a mon copain pour ce zoom x12 merveilleux qui me permet de capturer les moments rares de la vie, pardon maman jolie pour ce coup d'œil lubrique de ta fille, mais tu reconnaitra que la fesse de david, qui avait déjà tant émoustillé ma rétine, cette paire de fesse que j'ai pris un million de fois en photo, sous tous les angles , a florence, face nord , puis face sud , tu reconnaitras que ceci n'est rien a côté de ……..






Tout est là !!!......Tout y est !!.....Tout est dit … !!!!    Ce n'était donc pas un mythe …. ? !


Le retour fut magique , direction les anses d'arlet pour y faire la clairance retour , nous croisons un géant de la mer, un dauphin solitaire, un grand mâle qui vient jouer un moment a l'étrave du bateau . Magnifique !!



Quelques jours plus tard, nous prenons l'avion pour Saint vincent , afin de récuperer un oceanis de 44 pieds et le convoyer jusqu'en martinique, toujours avec mon pote christophe . Nous partons a 7h, Nous arriverons sur place a 16h, un premier vol jusqu'à barbade, puis barbade saint vincent.

Vous avez vu, on dirait un peu la France , vu d'en haut .





Barbade ne semble pas tres sympa vu d'en haut, un immense plateau a vache , cerné d'eau cristalline .


Et puis, pas très sympa cette escale, ou nous avons eu toutes les peines du monde a faire comprendre a la douane que le gilet de sauvetage n'est pas dangereux , que le gaz qu'il comporte est le même que celui qui se trouve dans les gilets , sous chaque siège de l'avion. On appelle le supérieur hiérarchique, on empêche la douanière de dévisser la dite cartouche de gaz qui, elle ne veux pas en démordre ,risque d'exploser dans l'avion , et puis, «  c'est interdit de transporter du gaz, même si c'est pour sauver votre vie !! on explique, on réexplique, on montre et on démontre, Le commandant de bord fini par intervenir, hilare, et gêné par tant d'ignorance. Deux heures après, nous pouvons enfin décoller pour saint Vincent.

L'ile de saint Vincent fut découverte également par Christophe Colomb en 1498 le jour de la saint vincent d'où son nom . Comme en Dominique, la défense de leur territoire par les indiens caraïbes fut acharnée, empêchant toute colonisation sérieuse. En 1783 , l'ile devient une dernière fois britannique… Entre temps, une nouvelle race était née, » les Caraïbes noirs «  , issus d'un croisement avec des esclaves naufragés sur les côtes de Saint Vincent. Les Blacks Caribs furent pour la plus part dépotés au Honduras mais leurs caractéristiques anthropologiques apparaissent encore aujourd'hui sur certain visage. . comme a sainte Lucie, certains sites ont conservés des noms bien de chez nous. Un des mouillages par exemple se nomme «  petit bordel !!! ». CQFD.

Il existe aussi un lien entre cette ile et la lointaine Tahiti. Le célèbre captain Bligh , après la mutinerie qui lui couta son Bounty, transporta jusqu'à Saint Vincent, sur son nouveau voilier «  providence », plus de 500 plans d'arbres a pain, en provenance de Polynésie. Les fruits de cette arbre devaient nourrir a bon compte les esclaves des plantations et bientôt, il se répandit dans toutes les Antilles.

Le tourisme est assez peu développé a Saint Vincent, l'ile est très sauvage, très montagneuse, très escarpée. Végétation luxuriante , très différente de santa Lucia.

Cette ile a abrité le tournage de pirate des caraibes et ce qu'il reste des installations donne à la baie de wallilabou l'illusion d'un repere de flibustier.












Pour remonter en martinique, il nous faut prendre d'abord le canal de saint vincent, puis celui de sainte lucie, . 35 noueuds de vent, des creux de 4 metres  de creux parfois dans le canal de saint vincent, nous reduisons la toile , nous mettrons deux jours a remonter. Ce weekend là, 3 catamarans ont coulés , une yole de peche s'est retournée, 1 mort, 15 personnes hélitreuillées, 20 autres récupérées a la dérive in extrémis. La mer ne pardonne pas !!







Voila, nous sommes en pleine période du carnaval, ce soir, on brule vaval, le temps de prendre encore quelques images et je vous fait un petit topo

A très vite.