mardi 6 décembre 2011

En mer depuis un mois !

 

Nous vivons sur l’eau depuis un mois.


La crise des premiers jours est passée et nous commencons seulement à réaliser et à nous détendre. Parce qu’il faut bien le dire, la « zenitude » n’est pas arrivée tout de suite !


Il faut un peu de temps pour se decontracter  Nous sommes arrivés avec la fougue et l’impatience de vouloir tout maîtriser tout de suite.  Les premiers jours ont été épiques, parce qu’il faut bien le dire, nous ne sommes encore que des « touristes de la mer », des Parisiens encore tout emplis de tics citadins. Nous n’avons pas encore le cerveau programmé, nous ne sommes pas encore marinisés, pas organisés du tout ! Même le corps n’est pas encore adapté.

La première semaine, le bilan est terrible : deux orteils hors service (le droit et le gauche du capitaine), un quart de crâne déformé par les bosses à force de manger la poutre (encore le crâne du capitaine) et j’ose à peine vous parler de l’état de nos fessiers respectifs, nos petites « miches de rat » étant plus habituées aux coussins moelleux qu’au bois et l’acier, certes solides mais durs, mais durs…


Je prend les choses en main, parce qu'à cette vitesse là, j’aurai bientôt des cales sous les fesses et plus de capitaine. Opération coussins, oreillers et bricoles qui vont avec. Eh ! bien, il m’aura fallu quand même deux jours pour pouvoir les amener au bateau. Il a fallu déjà maîtriser notre cheval fougueux (c’est le petit nom que nous avons donné à notre annexe, elle fera l’objet d’un paragraphe entier, il y a matière !) ; ensuite, dans l’ordre : il a fallu crapahuter d’un bout à l’autre de la ville, trouver le magasin qui vendait deux oreillers d’un coup, voir deux gros coussins, puis celui qui vendait les taies, respecter la pause syndicale du 12-15h (trop chaud) en évitant de se faire prendre par la nuit et les grains parfois violents (parce que, bien sûr, nous avons oublié de prendre k-ways et torche !) Eh ! bien, laissez moi vous dire que ça n’a pas été évident  ! Une journée entière de repérage pour trouver deux malheureux coussins  à la bonne dimension ! Super ! mais le deuxieme coussin de la même taille est a l’entrepôt , qui n’est, bien sûr, pas à côté de la boutique ! Pas grave, vu l’heure, on verra demai….  Ah…  Il n'y a pas de taies d’oreiller ou de housse pour les coussins ? C’est pas grave, monsieur, il est trop tard pour ce soir, je reviendrai. « Oui, me répond le vendeur, faites donc cela, revenez demain, vous aurez le deuxième coussin,  c’est sûr,  mais vous ne trouverez de toute facon pas de taies, le container est bloqué au port, c’est la rupture dans tout le sud de l’ile ! » … Ok ! Quel chéri !

Retour au bateau.  Comme nous sommes très organisés,  que nous pensions rentrer avant la nuit,  nous n'avons pas pris de torche. Au bout d’une heure d’errance, nous ne retrouvons toujours pas notre bateau dans la baie et, pourtant, sûr qu’il est par là, le bougre ! Douze tonnes d’acier, ça ne disparaît pas comme ça ! On se calme, on se concentre (vous voyez ? quand je vous dis que...), on retrouve enfin le bateau. Pas trot tôt ! On frôle le divorce ! Le lendemain, retour à la boutique… Surprise : elle est fermée. Noté sur la porte : retour après la veillée funèbre ! Je fulmine !


Nous devons naviguer !


Il faut y aller. Tant pis pour nos fesses de crevettes, nous voulons naviguer, nous sommes là pour çà !  Le pilote automatique par exemple… Première sortie, on teste la bestiole. Normalement ça devrait être facile. On nous a montré ! « T’inquiète pas, m’a dit Michel, tu allumes le GPS… Quand t’as ta route, tu fais "auto" sur le pilote, il y va tout seul. » OK, Michel, super, on allume donc le pilote et… le bateau se met a tourner sur lui même comme une toupie ! j’ai dû sauter une page dans le manuel, c’est sûr !

Je vous rassure, (enfin ma mere surtout qui doit etre martinique, et puis Tonton aussi, qui m’a souhaité le pire avant de partir, d’avoir le mal de mer, d’être bouffée par les moustiques,  et, surtout, de rester en Martinique, en securité !) Depuis tout est rentré dans l’ordre, on a tout potassé , les instruments surtout, puisque c’est essentiellement eux que nous ne maîtrisions pas. Nous partons pour Sainte Lucie la semaine prochaine, puis en Dominique et en Guadeloupe, où nous passerons Noël. Ensuite, Cuba. Mais chaque chose en son temps. Le bateau a pris des couleurs, les photos arrivent…

L'orage m'empêche de continuer. À très vite.